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Interview de Valérie Simon - Dimension Rock

Dernière mise à jour : 1 oct. 2020

Les interviews des auteurs réunis dans Dimension Rock continuent. Valérie Simon a accepté de répondre à mes questions.



















Qui es-tu, Valérie SIMON ?

Influencée par le "lionquilouche" du Daktari de mon enfance, j'ai longtemps cru que je voulais être vétérinaire, puis au moment de sauter dans le vide, je ne me suis pas vue en train d'euthanasier ad aeternam des petits chiens, alors j'ai obliqué vers la filière artistique. Après un master en Arts Plastiques et un diplôme de communication audio-visuelle, mention cinéma américain, mythologie et écriture de scénario, j'ai un temps travaillé dans la publicité, jusqu'à comprendre que mon loisir principal était de raconter des histoires. Je passe donc la majorité de mon temps, depuis que je suis toute petite, à lire et à écrire, et pour me détendre de ce dur labeur, j'acclimate des plantes exotiques et je gâte outrageusement ma famille en faisant des gâteaux.


Peux-tu nous parler de la nouvelle que tu as écrite pour Dimension Rock ?

Depuis que tu m'avais parlé de cette anthologie, je voulais en être. Il s'agit quand même de rock, là ! Sauf que j'avais pas trop le temps, j'étais entre deux gros romans et mon chéri venait d'avoir d'importants soucis de santé. J'ai écrit Vamos, Che en totale apnée, avec une sorte de panique qui me donnait un rythme de métronome. Le choix de ce titre de Depeche Mode a tout de suite été une évidence. Outre le fait que j'adore cette chanson, je trouve également génial qu'elle ait été inspirée par Priscilla Presley, qui avouait à propos de son célèbre mari qu'avoir un tel homme à la maison, c'était comme avoir son Jesus personnel. Cette idée m'a fascinée.


Quels sont tes genres musicaux de prédilection ?

Pour plagier un célèbre sketch des Inconnus, je suis très éclectique... (!) même si j'avoue une préférence très adolescente pour les ambiances rock et pop ! En fait, j'aime tout et son contraire, avec pour seul fil conducteur mon émotion, qui peut venir d'un instrument de musique, d'une parole, d'un timbre de voix, de mon état d'esprit du moment, d'une envie de bouger. J'aime être touchée en plein cœur. Une de mes dernières trouvailles, c'est le groupe Calexico, que Laurent Whale nous a fait découvrir... justement dans cette anthologie !

Côté littérature, qu’as-tu lu récemment ?

Je lis beaucoup pour me documenter, je suis par exemple en train de finir un Sylvain Tesson, j'apprécie sa façon de raconter ses voyages. Je reviens aussi régulièrement dans les classiques. Je suis récemment tombée sur Pavillons Lointains, de MM Kaye, récupéré dans une boîte aux livres, j'ai beaucoup aimé le souffle épique qui s'en dégage, malgré quelques passages un peu longs. Je me suis aussi bien amusée avec L'attaque du Calcutta-Darjeeling, un presque polar écrit par Abir Mukherjee. Apparemment, c'est une série, je pense que j'irai jeter un œil aux autres titres. Enfin, Empire du soleil de JG Ballard m'a beaucoup marquée, sans doute par la folie quasi poétique qui s'en dégage. Dans un autre genre, je suis aussi fan des péripéties de la Saga du soleil noir, de Giacometti et Ravenne.

J'ai besoin de lire des choses qui m'évadent, qui m'emmènent ailleurs et qui, surtout, me donnent envie de tourner les pages. Lire ne doit pas être un calvaire. Lire est définitivement un plaisir. De toute façon, je suis plutôt bon public, du moment qu'un livre me sort de mon quotidien (et qu'il est quand même assez bien écrit). Je déteste lire des histoires qui me rappellent ma propre vie, ou qui cherchent à donner des leçons. Pour moi, lire se doit d'être une évasion. Un roman ne me parait réussi que lorsque j'oublie que je suis en train de lire... En ce moment, je ne trouve pas que ce soit si courant que ça.

Es-tu plutôt du genre à écrire en écoutant de la musique ou dans un silence absolu ?

J'oscille entre les deux. Par goût personnel, j'aurai tendance à aller vers le silence absolu. Enfin, le silence naturel, qui peut être rempli du vent, du chant des oiseaux, de la pluie... Mais dans un contexte bruyant, j'ai besoin de m'isoler dans du bruit que je choisis. À ce moment-là, je sélectionne toujours une musique qui colle à mon texte, par son ambiance, par son rythme. Je peux donc écouter du classique, de la musique de film, du tango, de la valse, du moment que ça me plonge dans l'ambiance que j'ai envie de décrire. Pour l'écriture de cette nouvelle rock, j'ai bien évidemment écrit avec le titre de Depeche Mode en non-stop dans les oreilles. Je n'ai pas pu l'imaginer autrement...

Est-ce que tu as un « secret » à partager pour trouver l’inspiration ? Comment procèdes-tu pour trouver des idées ?

Je ne crois pas à l'inspiration, je crois au regard qu'on porte sur ce qui nous entoure. J'écris depuis suffisamment longtemps pour savoir que l'écriture, c'est un travail, une habitude, une discipline, un mode de vie, un œil qui observe. Je vois aussi ça comme un sport de haut niveau. Il faut être bien dans sa tête et dans son corps. La fatigue se paie cash. Les idées sont là, quelque part dans la tête, elles ne demandent qu'à s'épanouir. Il suffit de les laisser monter, elles finissent toujours par sortir et par s'organiser.

Je me nourris de tous les détails qui alimentent la vie. Je suis extrêmement sensible à mon environnement, aux sensations, aux ambiances qui m'entourent. J'ai besoin d'aller dans des musées, de voir des œuvres d'art, de toucher les choses, de sentir des parfums. Je nourris ma mémoire, et ma mémoire nourrit mon écriture. Néanmoins, en travaillant pendant des mois sur un roman, il arrive que le récit s'enlise dans une impasse. Dans ce cas, j'ai deux solutions. Soit je vais faire un tour : une bonne petite marche à pied, de préférence en solitaire, et hop, je retrouve mon fil conducteur et mon histoire reprend toute sa vigueur. Soit je laisse passer la nuit. En général, le matin, j'ai toujours la solution à mon problème.

Pour quelle raison as-tu choisi de devenir autrice ?

J'ai toujours vécu avec l'écriture, mes premiers souvenirs à propos d'histoires que j'écrivais datent de mes 8 ans environ. Même avant, je me racontais déjà des histoires. Ça a toujours fait parti de moi, un véritable besoin. Par contre, la démarche de proposer un manuscrit à un éditeur n'est pas venue rapidement, ce n'est même pas moi qui en ai eu l'idée... J'ai un rapport très respectueux avec l'écriture. Longtemps, il a été inconcevable que je puisse être semblable à ces hommes/femmes dont j'admirais les histoires. C'était un autre monde, quelque chose qu'on ne pouvait pas toucher du doigt ni même imaginer. La première fois que j'ai envoyé un manuscrit à un éditeur, ce fut à cause de l'insistance d'une collègue de travail. Je l'ai fait pour lui faire plaisir. Je n'en voyais vraiment pas l'utilité. Pour moi, un manuscrit n'avait de l'importance que durant l'écriture. Une fois fini, il perdait tout son attrait. J'ai mis longtemps à comprendre qu'un texte vit deux fois: la première fois le temps que son auteur l'écrive, la seconde fois dans le regard de ceux qui le lisent.

Que t’a apporté l’écriture ? Est-ce que, d’une certaine manière, ce métier a changé ta vie ?

Je ne pense pas que l'écriture en elle-même ait changé ma vie. J'ai toujours écrit. Même si je n'étais pas publiée, j'écrirais. Ce qui a changé ma vie, c'est d'en faire mon métier, car la professionnalisation apporte des impératifs supplémentaires : des contrats en amont, une notion de délai, et par conséquent une gestion du temps, une organisation nettement plus pointue ainsi qu'un concept de rémunération... Il est impératif d'avoir conscience du temps nécessaire à l'écriture, et pas uniquement du moment passé devant son clavier. Écrire, c'est vivre 24h/24 avec son futur texte. C'est penser à un synopsis, le développer, réfléchir aux personnages, à leur vie passée, partir à la recherche de la documentation nécessaire pour asseoir le récit, être à l'affût du moindre détail qui pourrait nourrir le texte. Un roman de 500 pages ne s'écrit pas en trois mois, et certainement pas avec des horaires de bureau.

De manière générale, le temps d'écriture est aussi une sorte de temps hors du temps. Ça impacte forcément la vie sociale et la vie familiale. Le cerveau ne se repose jamais et notre texte est toujours une espèce d'urgence. Sans parler des sensations et des émotions que nous véhiculons par nos mots... En même temps, c'est ce qui fait le charme de ce métier. J'adore être propulsée dans une autre vie, réfléchir et vivre comme si j'étais quelqu'un d'autre. Écrire, c'est s'évader de notre corps et de nos pensées. C'est vivre comme si nous étions autre et ailleurs. C'est être libre.

Quelle est ton actu littéraire du moment ?

En dehors de Dimension Rock, mon prochain roman sera dans toutes les librairies le 8 octobre. Il s'agit du troisième tome d'une grande saga familiale que je publie sous un nom de plume. Je travaille d'ores et déjà sur la prochaine saga, dont je suis en train de terminer le synopsis. Mon histoire se passera dans une époque si romantique et si aventureuse que j'ai hâte d'en commencer l'écriture !

Sinon, les lecteurs peuvent trouver Valérie Simon dans :

- Dimension Western, Rivière Blanche

- Cœur à corps, Bragelonne

- Coup d'Etat, Naos

- La Captive des hommes de bronze, Archipel

Où peut-on suivre ton actualité littéraire ?

Essentiellement sur Facebook.




Merci Valérie !

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