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Photo du rédacteurGwen Geddes

Interview de Sylvain Lamur - Dimension Rock

Dernière mise à jour : 1 oct. 2020

J'ai récemment eu le plaisir de diriger Dimension Rock, une anthologie mêlant littérature & rock qui paraîtra en septembre 2020 chez Rivière Blanche.

En attendant sa publication, j'ai proposé aux 17 auteurs qui y ont participé de répondre à une interview. Sylvain Lamur est le premier à s'être plié à cet exercice.













Qui es-tu, Sylvain Lamur ?


Je ne sais pas trop, je cherche encore. Et toi, qui es-tu ?


Peux-tu nous parler de la nouvelle que tu as écrite pour Dimension Rock ?


Il s’agit d’une nouvelle assez violente, ce qui assez inhabituel pour moi qui ai plutôt des tendances fleur bleue, à propos d’un jeune homme qui va être amené à faire de surprenantes découvertes sur la nature du réel, du temps, de lui-même et du concept d’identité en général. Elle s’inspire de la chanson Les Écorchés, de Noir Désir, et j’ai essayé d’y intégrer des références régulières, à travers des images, des situations. C’est sans doute ce qui donne à l’histoire son côté sombre.

Quels sont tes genres musicaux de prédilection ?


Je suis assez éclectique, avec toutefois quelques domaines quasiment exclus de mes goûts : la musique classique, par exemple, et une bonne partie du jazz. Ces musiques me font l’effet d’être trop travaillées, comme recouvertes d’un vernis de civilisation qui en fait disparaître la brutalité, la simplicité de l’humain. Je n’y ai pas accès, en tout cas. Je préfère les musiques franches et directes, qui sortent de l’âme et s’expriment sans ambages. Je suis moi-même musicien, et mes premières influences sont le rock et le hard rock. Le grunge, notamment : si j’ai 40 ans aujourd’hui, j’en avais 12 en 1992, 14 en 1994 et donc 16 en 1996. Puis les hasards de la vie m’ont amené vers des musiques plus traditionnelles : le blues, la musique cajun, le forro, aussi, un peu.


Côté littérature, qu’as-tu lu récemment ?


J’essaye de m’intéresser au polar, un peu par lassitude… et un peu par déception vis-à-vis du milieu de l’imaginaire français, qui prend depuis quelques années un insupportable côté puritain et moraliste, ce qui se ressent dans les publications, dont la qualité est assez fade et moyennasse à mon goût. J’ai lu il y a très peu Satan dans le désert, de Boston Terran. Un livre noir, mais écrit dans un style qui a l’avantage de pas vous faire sombrer, contrairement à ce qui peut parfois se trouver dans d’autres ouvrages de policier – la lecture de la trilogie marseillaise d’Izzo a par exemple été une véritable épreuve pour moi.

Es-tu plutôt du genre à écrire en écoutant de la musique ou dans un silence absolu ?


Ça dépend. Je ne sais plus. Il doit bien avoir un bruit de fond à un moment ou à un autre, mais de là à savoir s’il est dans ma tête ou bien à l’extérieur...

Est-ce que tu as un « secret » à partager pour trouver l’inspiration ? Comment procèdes-tu pour trouver des idées ?


J’aimerais en avoir moins. Elles débarquent sans crier gare et c’est surtout le temps et la motivation pour les écrire qui font défaut. Depuis peu, j’écris moins, voire plus du tout, et j’essaye de recaser mes idées dans des parties de jeu de rôle. Ça marche assez bien, les personnages vivent, c’est l’essentiel. L’impact reste confidentiel, mais comme je ne vends de toute façon pas des milliards de livres...

Pour quelle raison as-tu choisi de devenir auteur ?

Cela s’est un peu imposé tout seul. Le besoin d’échapper au réel, trop contraignant. Et de m’affirmer face à un monde, ou à des personnes aux idées parfois étroites. A des cadres qui ne me convenaient pas, en tout cas.

Que t’a apporté l’écriture ? Est-ce que, d’une certaine manière, ce métier a changé ta vie ?

L’écriture a toujours été là, je ne peux donc pas dire qu’elle ait changé ma vie. Je n’écris plus depuis un an, ou presque. C’est ça qui change. C’est plus léger. Je me suis retiré la pression de faire sortir tout ça. Comme si j’avais eu une sorte de responsabilité à faire exister tous ces univers et ces personnages. Mais ils n’ont pas besoin de moi, finalement. Et ça fait du bien de se dire qu’on ne sert à rien, finalement.

Quelle est ton actu littéraire du moment ?

J’ai dirigé il y a peu une anthologie chez Rivière Blanche, Dimension Sports & Loisirs, dont la couverture a fait grand bruit, et dont le contenu est, en toute honnêteté, plutôt bon. Prochainement, un recueil, Un voyageur de passage, sera lui aussi publié chez Rivière Blanche. J’ai essayé d’y rassembler mes nouvelles les plus sombres, mais comme je l’ai dit, je suis une petite fille rêveuse déguisée en gros barbu, alors ça reste assez soft.



Où peut-on suivre ton actualité littéraire ?

En suivant l’air du temps… ou bien en ayant de la chance.

Merci Sylvain !


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