Les interviews des auteurs au sommaire de Dimension Rock (à paraître en septembre 2020) se poursuivent. Aujourd'hui, c'est au tour de Manuel Essard de répondre à mes questions.
Qui es-tu, Manuel Essard ?
Né au cours du siècle dernier, j’ai été (dans le désordre et parfois en même temps) animateur radio à la CGT, libraire en peu partout, éboueur le matin, gros joueur de WOW (la Horde vaincra !!!), pi- giste survolté, animateur d'atelier d'écriture, exploité heureux chez Quick et MacDo, porteur de journaux pas motivé, ana-chroniqueur.
Il aime l'océan, le quartier Saint-Michel, lire à la terrasse d'une boulangerie, l'Afrique de l'Est. Il déteste se coucher, dormir, se lever, les voisins, les chiens, les enfants des autres, se raser. Il a quatre enfants — un garçon qui a rejoint les étoiles et trois filles magiques. Et il est marié à perpétuité à la plus belle femme du monde.
Courte bibliographie récente :
* Le Berceau, Editions Faralonn
* Moskava, Editions Faralonn * La dernière Amazone, Editions Faralonn * Dimension Western, Rivière Blanche * Dimension Aéropostale, Rivière Blanche
Peux-tu nous parler de la nouvelle que tu as écrite pour Dimension Rock ?
Ma nouvelle Wihtikow fait partie d’un cycle à propos d’une conquête de l’ouest particulière. En fait, elle en est l’origine, elle montre comment et pourquoi l’Histoire diverge. Pour illustrer cette histoire, j’ai choisi de parler du massacre des Amérindiens Crees qui vivaient de chaque côté de la frontière canadienne. Accompagnée par le morceau Run to the Hills d’Iron Maiden qui colle parfaitement, je me place du point vue des victimes. Je ne suis pas tendre avec l’homme blanc, c’est voulu, c’est assumé.
Quels sont tes genres musicaux de prédilection ?
Il y a trois « courants » musicaux que je préfère, mais, bien entendu, j’apprécie aussi des artistes issus de genres autres. Il y a en premier lieu la musique cosmique ou krautrock (rock choucroute) avec des formations comme Tangerine Dream ou un artiste comme Klaus Schulze. Ensuite, l’opéra, Richard Wagner et Rachmaninov, entre autres. Enfin, j’ai découvert il y a peu d’années, un mouvement musical incroyable (pour moi) : le post-rock, à travers des groupes comme This will destroy you, If these trees could talk, Explosions in the Sky, etc.
Mais le top five de mes amours musicales sont Midnight Oil, Bruce Springsteen, Gérard Manset, Iron Maiden, Jean Ferrat.
Côté littérature, qu’as-tu lu récemment ?
Depuis un petit moment, je suis plongé dans l’Intégrale des nouvelles d’Arthur C. Clarke. Des petits bonheurs à chaque lecture. En relecture, Martin Eden (Jack London), en attendant de récupérer Moby Dick (Henry Melville), dans la traduction de Jaworsky. Iron City, de John Varley, un must to read. Aurora, de Kim Stanley Robinson. Et la série des Capitaine Futur (Edmond Hamilton) et celle des Princes-Marchands (Poul Anderson), tout ça au Bélial, Loué soient-ils ^^.
Es-tu plutôt du genre à écrire en écoutant de la musique ou dans un silence absolu ?
Oui. Définitivement musique. Je me compose des playlist selon ce que j’écris. Essentiellement de la musique électronique et du post-rock (que j’ai renommé post-aprock ^^). J’écoute beaucoup de musique venant des jeux vidéo , car j’y trouve des trucs incroyables, mais je n’y joue pas (je suis un gamer monomaniaque : WOW). J’ai besoin d’un paysage sonore, d’une ambiance parfois.
Est-ce que tu as un « secret » à partager pour trouver l’inspiration ? Comment procèdes-tu pour trouver des idées ?
Je ne crois pas à l’inspiration, mais à la convergence. Donc, échanger, rire, pleurer, aimer.
Pour quelle raison as-tu choisi de devenir auteur ?
L’amour des littératures, l’imaginaire, une certaine propension à vagabonder.
Que t’a apporté l’écriture ? Est-ce que, d’une certaine manière, ce métier a changé ta vie ?
Oui, forcément, parce que chaque métier change la vie de celui qui l’exerce. Je ne crois pas que ce soit l’écriture qui apporte quoi que ce soit, mais c’est soi-même, ce que l’on est. Après, que l’on soit auteur, mécano, président, etc, il y a toujours des rencontres incroyables, des amitiés et des amours, des trahisons et des coups de gueules.
Ah si, y’a un truc qui change quand même : c’est que, sous prétexte d’avoir publié deux ou trois trucs, nous nous donnons le droit de nous exprimer comme n’importe quel citoyen, mais en utilisant cette « aura » particulière (si vous saviez…) et assénant notre ressenti ou humeur comme des vérités, parce que nous, auteurs/autrices, nous savons ! Hey, les copines et les copains, réveillez-vous ! Celles et ceux qui nous lisent (merci à elles et eux) n’en ont rien à secouer de nos états d’âme, elles et ils veulent des histoires. C’est tout.
Quelle est ton actu littéraire du moment ?
Outre ma nouvelle Wihtikow dans l’anthologie Dimension Rock chez Rivière Blanche, orchestrée par toi-même, le hasard du calendrier me sourit avec la republication, chez le même éditeur, de mon premier roman paru en son temps au Fleuve Noir : Au Nom du Roi !, avec un texte inédit qui n’explique rien, mais qui, j’espère, vous donnera envie de poursuivre l’aventure en ma compagnie pour un deuxième volume à venir.
Où peut-on suivre ton actualité littéraire ?
Je suis peu présent sur les réseaux sociaux en ce moment, mais j’y annonce mes parutions. Cependant, je travaille sur un site concernant mes histoires et mes publications qui devrait être mis en ligne en septembre prochain.
Merci Manuel !
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