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Interview de Bruno Pochesci - Dimension Rock

Dernière mise à jour : 1 oct. 2020
















Bruno Pochesci est l'invité de ma rubrique "Interviews", dans le cadre de la présentation des auteurs au sommaire de Dimension Rock.


Qui es-tu, Bruno Pochesci ?

Ça fait un demi-siècle que je me le demande. Plus sérieusement, je suis un nouvelliste plutôt prolifique, ainsi qu'un romancier aux rythmes d'opossum, ce qui quelque part fait de moi un double imposteur, puisque je me considère en réalité comme un musicien auteur, compositeur et interprète. Pour le reste, qui est bien l'essentiel, j'ai une fille, un amour, des camarades et un job dit alimentaire.


Peux-tu nous parler de la nouvelle que tu as écrite pour Dimension Rock ?

Lorsque ma participation a été sollicitée, j'ai pouffé avec évidente suffisance. Ha ha ! Une histoire de rock, moi ! Moi, le bassiste, le guitariste, l'homme aux centaines de concerts et centaines de chansons, je m'en vais te torcher ça en quelques heures top-chrono, il n'y a que l'embarras du choix ! Et puis en fait, non. Ce fut un sacré accouchement. Trop de choix, justement. Et le désir-défi de ne pas taper dans de l'artillerie lourde qui me soit trop familière, donc interdiction absolue de Pink Floyd et autres Led Zeppelin. J'ai d'abord pensé à quelques groupes italiens (vous ai-je dit que je suis à moitié italien ?), mais j'ai vite renoncé pour cause du peu de visibilité que ces derniers ont hors de la péninsule. Puis, j'ai failli sérieusement m'embarquer sur la Barra barra de Rachid Taha, parce que les noirceur et supplément d'âme qui résonnent sur ses deux accords sont fascinantes. Mais au final, inversant soudain la barre à la faveur de je ne sais plus quel stimuli loufoque, j'ai complètement changé de cap et me suis lancé dans ce qui est devenu un vaudeville SF-surnaturel où je me suis absolument régalé (et tout permis ou presque) en détournant un énorme tube disco. Puisse le grand Rod me le pardonner un jour !

Quels sont tes genres musicaux de prédilection ?

Le rock anciennement dit progressif (il ne progresse plus beaucoup, le pauvre, mais j'en ai gardé un goût solide pour l'expérimentation et les tempos biscornus), le naguère dénommé hard rock (il n'est plus très hard, le pauvre, en regard de ce que les mômes d'aujourd'hui te dégringolent niveau technique et décibels, mais j'en ai gardé un goût solide pour les rythmiques carrées et le son gras) et la chanson autrefois dite à texte (qui peine à se renouveler, la pauvre, mais j'en garde un goût solide pour les mots bien mis en bouche et le verbe qui claque telle une évidence, y compris en italien). Bref, que des vieilleries. Ce qui ne m'empêche pas pour autant de bidouiller des arrangements électro sur mon ordi, ou de faire quelques écarts aux rayons jazz et classique.

Côté littérature, qu’as-tu lu récemment ?

J'ai très peu lu, dernièrement, malgré les forêts de tsundokus qui poussent dans mon logis. Le confinement a cassé en moi quelque chose que j'ai du mal à rafistoler, même si je m'emploie à retrouver le goût de la nouveauté. Une apathie qui se répercute également au niveau du cinéma et des séries. Netflix'n co. me laissent de marbre. C'est un peu comme si j'avais fait le tour de la question, niveau fictions, ce qui évidemment est aussi absurde que stupide. On va dire que j'ai eu une mini-crise de la cinquantaine en milieu pandémique, et que ça ne saurait tarder à revenir. Restent tout de même de rares rencontres et retrouvailles sur le terrain, réel (les rares salons maintenus cette année) ou virtuel (mes moult errances rézociétales), qui m'ont permis de découvrir des plumes aussi singulières que celles d'Orezza d'Antès (dont je recommande le savoureux De chair et de sang et le tarantinesque Bleu acier) ou de mon camarade des Bons à tirer (combo rock d'écrivains à line-up variable) Jean-Luc Bizien, avec ses flippants et attachants Veilleurs, dont la suite vient tout juste de paraître.

Es-tu plutôt du genre à écrire en écoutant de la musique ou dans un silence absolu ?

Ce n'est pas une condition sine qua non, mais il m'arrive d'écrire avec un fond de musique rigoureusement instrumentale, le plus souvent pauvre en percussions. Dernièrement, il revint à Satie, Francisco Tárrega, Tangerine Dream période Rubycon, ou encore les B.O. d'Armando Trovajoli, d'accompagner la rédaction de mes délirades.

Est-ce que tu as un « secret » à partager pour trouver l’inspiration ? Comment procèdes-tu pour trouver des idées ?

Aucun secret. Juste du boulot et de l'insouciance, dans des pourcentages que je serais bien incapable d'estimer, de préférence sous la coupe d'une deadline imminente. Les idées surgissent sans raisons particulières au détour d'une vision, d'un détail ou d'une discussion, plutôt que d'un jubjotement de rêve éveillé. Après quoi je m'empresse d'en prendre note sur mon smartphone, ou sur un calepin que j'oublie la plupart du temps d'oublier à la maison.

Pour quelle raison as-tu choisi de devenir auteur ?

La musique m'a naturellement amené à l'écriture. Tardivement, aussi, mais je ne le regrette pas puisque je m'y suis trouvé d'emblée un père spirituel d'envergure en la personne de Jean-Pierre Andrevon. Cela fait désormais quinze ans que je partage avec lui moult affinités humaines et artistiques, sans pour autant arriver à la cheville du maestro. Donc, pour en revenir à ta question initiale, je crois bien n'avoir rien choisi du tout. L'écriture est sans doute l'accident, ou à tout le moins l'imprévu, le plus agréable de mon existence.

Que t’a apporté l’écriture ? Est-ce que, d’une certaine manière, ce métier a changé ta vie ?

Elle m'apporte depuis sept ans ce que m'apporte la musique depuis trente, à savoir un minimum de reconnaissance d'un public, aussi confidentiel soit-il. Je ne joue la plupart du temps que devant quelques dizaines de personnes, et chacun de mes textes n'est lu que par des foules de taille équivalente. Mais lorsqu'on vient me faire des compliments à la fin d'un concert, ou que je découvre une chronique positive d'une mienne nouvelle sur tel ou tel blog, eh bien j'ai l'impression de ne pas avoir perdu mon temps, d'être utile, d'ajouter une dose infinitésimale de grâce à la beauté du monde.

Quelle est ton actu littéraire du moment ?

Mon recueil de nouvelles de science-fiction, L'espace, le temps et au-delà, publié l'année dernière chez Flatland, vient de remporter le prix Bob Morane 2020. Il aura donc droit à son joli bandeau rouge, lors des prochaines Aventuriales (sans doute le dernier salon de l'année en ce qui me concerne, fucking Covid-19 oblige...), où vous pourrez également vous procurer en avant-première mon deuxième recueil de nouvelles fantastiques, De la chair à horloge, à paraître lui sous quinzaine chez Malpertuis, ainsi que Volontaires ! ma dernière contribution sous forme de nouvelle à la collection ChronoPages, des Editions 1115. Et puis qui sait, un jour, j'arriverai peut-être à boucler mon deuxième roman, commencé désormais il y a quelques siècles : Le prisonnier du parc de Choisy...





Où peut-on suivre ton actualité littéraire ?

Hormis les sites de mes excellentes maisons d'édition, une seule adresse : Facebook.com/brunopochesci


Merci Bruno !


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